Interview

Olivier CADIC
Cinebook
Ashford - Grande Bretagne

Un entrepreneur hors norme !

J'ai souvent entendu parler de lui avant de prendre l'initiative de le contacter pour lui présenter mon projet. C'est qu’Olivier cadic est une référence dans le domaine de l'entreprenariat. Il n'a pas mâché ses efforts
tant au niveau professionnel que de l'engagement pour la "liberté d'entreprendre".

Je suis donc ravi et honoré de pouvoir vous dresser le portrait et vous raconter l'histoire de ce véritable entrepreneur qui suscite le respect et l'estime.

Autodidacte, Olivier s'est lancé avec pour seul bagage un Bac informatique, dans le bain de la vie professionnelle. Au bout de deux ans seulement, il détecte l'opportunité de créer sa propre affaire et n'hésite pas un instant.

Comme aucune banque ne souhaite lui accorder un crédit, il va dépenser sans compter son énergie pour rassembler en quelques mois seulement les 20 000 francs français de l'époque qui vont lui permettre de créer le 1er octobre.

En 1982, il créé la société Info Elec (www.info-elec.com) : Olivier a 20 ans et il n'oubliera pas de si tôt les paroles du banquier chez qui il a déposé les fonds pour la création de sa Sarl : "j'espère que vous ne me demanderez pas d'argent".

7 ans plus tard, Info Elec devient SA au capital de 1 million de francs.

Cherchez l'erreur. Olivier est un homme d'action et un besogneux. Malgré le succès, il ne relâche pas
son effort. Au contraire, il s'investit pour défendre les valeurs auxquelles il croit : la liberté d'expression et d'agir. Il intègre la section française de la Commission des Finances d'Amnesty International pour mieux combattre toute forme de totalitarisme.

Il dénoncera en particulier le régime de Saddam Hussein bien avant qu'il en soit d'actualité, et louera la Sorbonne pour organiser un concert réunissant 1000 personnes à la mémoire du journaliste britannique
Farzad Bazoft, pendu à Bagdad.

Fort de ses succès professionnels et plébiscité par ses pairs, il accède en 94 à la vice présidence du Groupement des Fournisseurs de l'Industrie Electronique. Conscient des difficultés qui menacent à terme l'industrie électronique hexagonale, il créé le bimestriel "Pistes et pastilles" pour défendre sa profession,
et hisse ce magazine au rang de référence du secteur.

Info Elec est spécialisée dans les services aux fabricants de circuits imprimés. Rapidement donc, il gagne la confiance de clients importants et travaille sur des projets aussi prestigieux que le Rafale, Airbus,
la sonde sur Mars… 15 ans plus tard il emploie 25 personnes. Le succès dérange en France et il subit coup
sur coup 2 contrôles fiscaux (l’un pour avoir soit disant sur-évalué et l’autre sous-évalué son entreprise !?).
Tant d’énergie dépensée pour convaincre l’administration de sa bonne foi a de quoi décourager. Pas Olivier.
Il part à la recherche de nouveaux clients en Angleterre et découvre un cadre fiscal très favorable à l’entreprenariat. Il se rend au Ministère de l’Industrie pour dénoncer ce déséquilibre préjudiciable à l’emploi
des français, mais l’administration reste stoïque et favorable au conservatisme. Il décide de passer à l’acte
et de délocaliser sa société outre-manche non sans expliquer auparavant sa démarche auprès des médias. L’annonce fait grand bruit et l’histoire de ce jeune David face à l’administration Goliath passionne les Français.

En 1996, il transfère donc le siège social de son entreprise à Ashford et fonde « la France libre…
d’entreprendre », ceci afin d’aider les entrepreneurs de PME désireux de prendre un nouvel envol à partir
de l’ Angleterre. Le succès de cette association (plus d’un millier d’adhérents) et l’engouement médiatique
qui l’accompagne va valoir à Olivier l’élogieux baptême de « Français le plus connu du Sud de l’Angleterre depuis Guillaume Le Conquérant ». Rien que ça.

Olivier devient pour de nombreux jeunes créateurs d’entreprises français une sorte de chef spirituel, de confident. Il reste pour l’administration de Bercy un Français, mais rebelle, voire un délinquant. Le contraste
est saisissant et pourtant il est évident de savoir qui a raison. Il suffit de voire comment l’administration anglaise se met efficacement à la disposition et au service des entrepreneurs… les résultats sont là !

En 1999, Olivier lève sept millions de dollars et créé PCB007.com, la 1ère place de marché mondiale du
circuit imprimé sur internet.

En 2003, estimant que l’électronique réserve ses meilleures opportunités de croissance à l’Asie, Olivier cède toutes ses activités dans ce domaine.

En 2005, passionné de neuvième art, il décide de promouvoir la bande dessinée franco-belge dans les pays anglophones via sa société d’édition Cinebook Ltd (www.cinebook.co.uk). Le défi est de l’imposer face aux incontournables comics américains et mangas japonais. Fasciné par l’histoire, il est l’auteur d’une BD sur la Reine Margot dont le premier tome sortira en France en mai 2006 aux Editions Theloma et fût présentée au dernier festival d’Angoulême.

Autre actualité : Olivier fait partie du pool d’investisseurs à l’origine du projet de création de
« Montana Verde », un village paradisiaque pour les seniors construit sur un parc de 17 hectares à
Rio San Juan en République Dominicaine. Un projet devenu réalité puisqu’il est déjà possible de réserver
sa résidence ! www.costa-verde-village.com

Si Olivier ne manque toujours pas d’initiatives, ses succès professionnels lui ont apporté une sorte de sérénité. Olivier est père d’une fille de onze ans et il résume son état d’esprit actuel en utilisant cette jolie formule :
« Le sourire radieux de ma fille résume pour moi tout le bonheur du monde ».

A ma demande, il livre de précieux conseils pour entrepreneurs en herbe compte tenu de sa propre expérience :

Ne jamais créer à trois et bien choisir avec qui on décide de s’associer

Avoir les moyens de ses ambitions et être indépendant sont des bases indispensables pour démarrer sereinement une affaire et convaincre ses premiers clients

Ne jamais relâcher sa vigilance même quand le succès est là

Ne pas chercher à faire vivre un projet à tout prix et accepter de tourner la page, de perdre (car l’échec est toujours une expérience supplémentaire et une opportunité de rebondir)

Avoir une vision pour l’entreprise et la porter avec passion, en suivant la fameuse maxime de l’entrepreneur
« vivre ses rêves quand les autres rêvent leur vie ».

Autodidacte et précoce, olivier a surtout dû compter sur lui pour réussir mais, avec du recul, sa gratitude va ceux qu’il appelle « les derniers mohicans de notre industrie». Ses premiers clients, des ingénieurs expérimentés qui lui ont fait confiance malgré son inexpérience et sa démarche originale.

Enfin, Olivier est un adepte du processus d’amélioration continue. Il nous conseille de lire « Le But »,
de Eliyahu M. Goldratt, un roman fait pour les managers ou encore « Le guide du PDCA de Deming »,
Plan Do Check Act, d’André Chardonnet et Dominique Thibaudon.